— Je suis une élève et votre devoir est de m'enseigner la magie indomptée, rétorqua Liotta.

— Certes une élève, mais vous n'êtes pas une sorcière comme les autres et cela me terrifie ! S'exclama vivement le sage, Morgyn Ember. Le sang des elfes coule dans vos veines Liotta Conley. Que ferez-vous de toutes ces magies apprises ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Quelqu'un nous regarde, habillé d'un drôle de truc, ses joues sont bizarres, souligna Liotta entre ses dents.

— Une élève sorcière qui a du sang d'elfe dans les veines. Pardon, je n'ai pas pu faire autrement que d'entendre ce que               vous disiez. Je me nomme Élios, membre du cénacle des vampires. 

— Comment est-il arrivé ici Liotta ? Demanda le sage Ember, incommodant.

— Mais je ne sais pas...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 "Vladislaus parlait du cénacle des vampires dans cette lettre que j'aie reçue avant l'anniversaire de Valàne (chapitre13)" pensa Liotta.

— Connaissez-vous le cénacle des vampires Liotta ? Interrogea Morgyn Ember.

— Pas du tout !

— Les vampires ne sont pas les bienvenus ici, Élios. J'enseigne la magie indomptée dans cette école et je suis Morgyn Ember. Je suis, en quelque sorte, le bras droit de la directrice. Je vais vous demander de partir maintenant. Je ne sais pas comment vous avez fait pour arriver ici et cela m'inquiète. L'école est probablement en péril.

— Je cherche une petite fille du nom de Valàne, insista Élios.

Insolente mais poliment, Liotta s'empressa de répondre :

— Il n'y a personne de ce nom ici, n'est-ce pas Morgyn ? 

— Parfaitement, répondit-il sur le même ton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Pour une fois que nous avons de la visite, vous pourriez faire office de courtoisie. Je me présente, Faba, la directrice                 de cet établissement. 

Des mots qui sonnaient faux aux yeux de Liotta.

— Madame, s'inclina Élios. Merci pour votre accueil. 

— Vous cherchez une petite fille du nom de Valàne, c'est cela ?

— Oui madame.

— Elle a bien séjourné ici un temps. Hélas, Valàne a disparu tandis qu'elle était encore un nourrisson. Ce doit être une adorable petite fille maintenant. Liotta était très attachée à elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Et surtout vous lui avez volé son trésor, reprocha Liotta.

— Des babioles sans importance, riposta Faba. Élios porte l'une de ces tuniques que je connais bien. Taisez-vous maintenant et on pourra s'entendre, murmura-t-elle en sourdine. Je vous offrirai d'office le familier que vous souhaitez.

— La rose noire des vieux siècles était-elle disposée à l'intérieur de ce trésor ? Interrogea Élios.

Pas de réponse.

— Emmenez Élios à l'abri du soleil et préparez une marmite de son jus préféré, ordonna la directrice. Je suis sûre qu'il saura faire preuve de bienveillance en gardant secret notre lieu caché. Ainsi, nous pourrons peut-être lui être utile et l'aider dans ses recherches.

 — Marché conclu, répondit le vampire, perplexe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pendant ce temps-là, à Forgotten Hollow...

Trop petite pour attraper un paquet de farine sur un meuble en cuisine, Valàne le montra du doigt à Hirador. Le dragon noir lui obéit. Il déploya ses ailes, le saisit dans sa gueule et le lui apporta. Toute joyeuse, Valàne gambada sous les yeux protecteurs d'Hirador. Elle déversa la farine sur le tapis impeccable du grand salon. S'initiant au dessin, des ronds plus ou moins épais au style disgracieux firent rire l'enfant. Elle goûta la poudre fine en trempant son doigt dans celui qui lui parut le plus beau. La petite fille éternua.

Un nouveau masque de beauté barbouilla Hirador. Valàne cria gaiement. Elle attira l'attention. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hirador se faufila sur le sofa, s'écroula et fit le mort.

 — C'est toi Valàne qui a renversé la farine de monsieur Samuel ? Interrogea Daisy.

— C'est Hiador !

— Oh ! C'est donc Hirador. Tu sais qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture de monsieur Samuel.

— Zé fait des yonds, c'est yien...

— Des ronds, répéta Désirée calmement. Mais tu ne dois plus jouer avec la nourriture. Tu ne dois pas aller dans la cuisine de Samuel. Il y a des couteaux et des ustensiles de cuisine dangereux pour une petite fille de ton âge. Tu pourrais te blesser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Padon. Mâm

— Je ne suis pas ta maman petite princesse, répondit Daisy dans une mélancolie attendrissante. Nettoyez tout ce bazar s'il vous plaît Samuel.

— Bien mademoiselle Daisy.

Sachant que le dragon noir n'était jamais loin de Valàne, Daisy fit le tour du salon.

— Tu as encore de la farine sur le nez Hirador, taquina Désirée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Assise sur le sofa, Daisy débarbouillait Hirador avec un mouchoir en tissu. 

« Mâm... Mâm » réclamait Valàne. Samuel termina sa tâche et prit l'enfant dans ses bras.

— Vladislaus m'a tout raconté Samuel, lança Désirée. Je sais que vous êtes tous des vampires. Ce que j'ignorais, c'est que la rose noire qui m'a piquée fait de moi une personne qui doit monter sur un trône, une espèce de Marie-Antoinette mais du côté sombre. C'était l'héritage et le destin de Valàne, mais mon sang a coulé sur cette rose noire et a scellé un sort. Vous savez où elle est     Samuel ?

— À vous je peux le dire, oui mademoiselle Daisy. Je suis navrée pour ce qui vous arrive.

— J'ai le choix, petit un ; prendre la place de Valàne sur ce trône et devenir vampire ou petit deux ; abandonner cette petite fille qui n'a rien demandé. Et mon père dans tout cela, soupira Daisy. Dois-je lui téléphoner ? Ce cher Vladislaus a eu la gentillesse de me donner un téléphone.

— Qu'est-ce que vous allez faire mademoiselle Daisy ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Oui, quels sont vos projets Désirée ? Demanda Lyron.

Il s'assit sur le sofa tandis que Désirée installa Valàne à son côté. Hirador trônait sur une relique sous verre.

— Je ne veux pas vous parler Lyron, répondit-elle brutalement. Samuel, trouvez du papier et des crayons pour que Valàne puisse dessiner s'il vous plaît. Et nourrissez Hirador !

— Oui mademoiselle Daisy.

Il disposa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Vous semblez désormais plus à l'aise parmi nous, remarqua Lyron. J'en suis ravi. 

— Je m'adapte ! S'exclama-t-elle.

— Je vous demande pardon Désirée.

— Je n'accepte pas vos excuses ! Je ne veux pas prendre la place de Valàne.

— Mâm Mâm à bwas, demanda Valàne.

— La princesse vous considère déjà comme sa mère. Elle ne vous en voudra pas...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

... Épousez-moi Désirée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Windenburg, domicile de Gabriel Belle.

— Vous avez des courbes sublimes très chère, je ne crois pas vous connaître, avança Vincent Lombardi en passant effrontément devant la rousse.

— Je m'appelle Adélaïde. J'ai semé un crétin. Ce n'est pas pour en croisé un autre !

Vincent Lombardi pensa qu'elle plaisantait.

— Mon voyage d'affaires au Mont Komorebi m'a éreinté. Vous pourriez travailler pour moi, votre silhouette est parfaite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les toilettes, elle s'adressa à son reflet dans le miroir « Plus jamais tu te feras vomir, tu entends Laora. Va au bout de tes ambitions et dégage tous ceux qui veulent t'en empêcher ».

— Tu as de la visite ! Hurla Gabriel, derrière la porte.

— J'arrive papa...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Laora reprit :

— Je voulais te remercier pour l'enveloppe que tu as laissée pour moi dans le sapin.

— Ce n'est pas trop tôt, mais je t'en prie...

— C'est la clé de l'orphelinat ?

— Oui, il est à toi. Tout est en ordre. Tu peux en prendre la direction dès demain. Vincent Lombardi, que fait-il ici ?

— Il passe prendre de tes nouvelles, certainement... La rousse c'est Adélaïde, mon amie.

— Ils t'attendent dans le salon. Je vais servir à boire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gabriel servit de la limonade. Une odeur de poisson se dégageait du salon.

— Bienvenue dans ma maison, dit Gabriel. Adélaïde c'est bien ça ? Je suis le papa de Laora, Gabriel Belle. Tout le monde m'appelle Gab. J'ai une autre fille aussi, elle s'appelle Désirée. Elle va bientôt rentrer de son séjour. Elle est partie étudier au Japon.

— Bonjour, répondit Adélaïde, le regard fixe.

— Je vous en prie, installez-vous, dit poliment Gabriel. Je vais faire griller des saucisses.

— Sans vouloir vous offenser, Désirée est portée disparu depuis notre croisière monsieur Belle. Vous vous souvenez ? 

— Vous ai-je dit que Laora est l'heureuse directrice de l'orphelinat de Windenburg. Trinquons mes chers amis ! 

 À l'école,

 — Comment avez-vous osé m'accuser de vol devant tout le monde ? Et devant un membre du haut conseil, maugréa Faba.

 — Je me disais bien que vos paroles sonnaient faux, rétorqua Liotta. Je veux récupérer les lettres dans le coffre qui sont destinées à Valàne.

 — Parfait. Débrouillez-vous pour que le vampire dégage d'ici et que sa langue reste muette à notre sujet.

 — Ce sont des menaces madame la directrice ?

 — Disons que ce sont de simples indications. Comment se porte Ruben ? C'est un p'tit bonhomme maintenant. Vous n'êtes pas souvent à la maison on dirait...

— Excusez-moi.

 Liotta fit apparaître son téléphone en un claquement de doigt « Que de progrès ! » constata Faba. La sorcière se dirigea vers le balcon. Derrière elle, Élios écoutait.

 

 — Liotta ?

— Daisy, je suis contente de t'entendre ! Tu ne boudes plus ?

— Je suis condamnée à monter sur le trône de Limaille Liotta. La rose noire m'a piquée. Le sort est scellé.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— Je ne reverrai plus jamais mon père. Lyron m'a demandé en mariage.

— Et qu'est-ce que tu as répondu ?

— Rien.

— Mais la vraie question c'est ; est-ce que tu l'aimes ?

Après quelques secondes de silence. Liotta reprit :

 

— Tu as une drôle de voix. Ils t'ont fait fumer quelque chose ?

— Je suis complètement perdu, soupira Désirée. Ils veulent me faire signer un recueil pour me transformer en une sombre Marie-Antoinette. Je me sens si seule. Je suis désolée de t'avoir crié dessus quand tu es venue avec Valàne.

— Ne t'inquiète pas pour ça ! C'était légitime. Tu es mon amie tu le sais et tu pourras toujours compter sur moi. Je vais venir te voir dès que possible. Valàne et Hirador, ils vont bien ?

— La petite princesse m'appelle Mâm, elle est adorable. Hirador est très protecteur envers elle, c'est incroyable le lien qu'ils ont tous les deux.

— Alors ça me rassure ! Tu sais que Hirador est un bouclier contre la magie. Je regrette qu'il ne soit pas mon familier. Je n'ai confiance en personne ici...

Une sonnerie continue entra en conflit avec l'oreille de Liotta. Le téléphone avait coupé.

 — Allo ? 

Tute ! tute ! tute ! tute ! tute !

Chez Liotta...

— Je suis désolé que ta maman ne soit pas là pour l'heure de la sieste Ruben. Je vais te raconter une histoire, avec les mains. Je vais t'apprendre le langage des signes, précisa Jaméson. Et peut-être contacter mon supérieur avant de partir, pour qu'il te vienne en aide, pour te rendre l'ouïe. Je pensais vraiment que Liotta serait en mesure de préparer un remède pour te guérir ou t'adresser à un médecin spécialisé. Mais elle semble toujours plus occuper ailleurs. Mais je suis là moi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Monsieur Belle, vos saucisses sont un régal, approuva Vincent Lombardi.

— Merci, répondit-il. Dis-moi Laora, ton amie sent mauvais non ?

— Je suis désolée papa. Je vais aller lui parler.

— Tu n'oublieras pas de changer les draps pour ta sœur. Elle rentre bientôt !

— Il pense qu'elle est partie étudier au Japon, ricana Vincent Lombardi.

— Mais où est-elle alors ? Demanda Gabriel, confus.

— Excusez-moi, dit Laora en se retirant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Qu'est-ce que vous faites ici ? Demanda Laora à voix basse.

— Je vous avais promis de vous emmener jusqu'à Vladislaus, répondit Adélaïde. Je suis là.

— Je vous avais dit de vous changer pour ne pas attirer l'œil. Et de prendre un bain.

— Je sais. Mais je n'ai pas un sou. Dites-moi, vous ne m'aviez pas dit que vous aviez une sœur...

— Elle n'est pas ici, je vous expliquerai tout. 

— Ce type, Vincent Lombardi, c'est votre petit ami ?

— Il se fiche de moi depuis trop longtemps. Il faut s'en débarrasser...